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Mort du fils de Sheila après son internement à Saint-Anne !


Suite à la mort du fils de Sheila, survenue peu de temps après sa sortie de l'hôpital psychiatrique de Saint-Anne, la Commission des Citoyens pour les droits de l'Homme (CCDH) alerte sur les abus perpétrés au sein des hôpitaux psychiatriques.


Ludovic Chancel, le fils de la chanteuse Sheila, est décédé en juillet dernier. Depuis lors, elle cherche à comprendre pourquoi son fils est mort. Sheila a accordé un entretien à Paris match début novembre. Elle y raconte que son fils a pris de la cocaïne pendant 15 ans et qu'elle l'a alors fait interner l'été dernier à l'hôpital psychiatrique de Saint-Anne. Quelques jours après sa sortie de l'hôpital, Ludovic décède. Son dossier médical indique qu'il aurait absorbé une dose massive de cocaïne et de benzodiazépines, ce qui aurait provoqué une overdose.
 
La compagne de Ludovic Chancel, Sylvie Ortega Munos déclarait récemment dans Gala que : « Après des années de cocaïne - je tiens à dire qu'il avait arrêté -, il était devenu bipolaire. Il suivait un traitement, mais le supportait mal (…) »
 
Ludovic prenait donc des médicaments qu'il supportait mal. D'après les analyses faites à sa mort, il prenait des benzodiazépines, une classe de psychotropes prescrite en cas d’anxiété, d’insomnie, de sevrage alcoolique ou d’épilepsie pouvant entraîner d'importants effets secondaires tels que : troubles de la mémoire, troubles du comportement, altération de l'état de conscience et des fonctions psychomotrices, amnésie, hallucination, confusion, chutes, hépatites, risque de forte dépendance, etc..
 
La CCDH insiste sur l'importance de sensibiliser les français sur la dangerosité de tels médicaments. La majorité des patients qui contactent la CCDH ne sont même pas informés des effets secondaires possibles de leur traitement. C'est pourtant le devoir du médecin ou psychiatre d'informer son patient sur les effets nocifs des psychotropes qu'il prescrit.
 
L'efficacité de ces drogues est de plus en plus remise en question. Plusieurs études prouvent leur dangerosité. Par exemple, la Commission de transparence de la Haute Autorité de Santé (HAS) a jugé ces médicaments peu efficaces et ayant des risques trop importants. Suite à quoi, elle a pris une mesure radicale puisque depuis décembre 2014, 10 benzodiazépines ne sont plus remboursées qu'à 15% au lieu de 65%.
 
L'hôpital psychiatrique de Saint-Anne, dans lequel Ludovic Chancel a été interné, est coutumier des traitements inhumains et barbares, en plus des prescriptions de drogues psychiatriques. En 2010, la chaîne Arte a dévoilé le documentaire choc : « Saint-Anne : hôpital psychiatrique » dans lequel de nombreux abus et violations des droits humains ont été filmés. Et en 2012, deux psychiatres chefs de service à Saint-Anne avaient été condamnés pour graves manquements au Code de déontologie médicale. Le manque d'humanité et de professionnalisme des psychiatres et infirmiers au sein de Saint-Anne est toujours présent aujourd'hui et cela doit cesser.
 
Depuis sa création en 1974, la CCDH dénonce les effets secondaires des psychotropes ainsi que les traitements barbares et inhumains administrés au sein des hôpitaux psychiatriques français. L'association lutte pour le respect des droits humains en psychiatrie. Elle reçoit chaque semaine de nombreux témoignages de victimes de ces traitements.
 
Contact : 01.40.01.09.70
ccdh@wanadoo.fr
www.ccdh.fr  



Mardi 9 Janvier 2018
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La Commission des Citoyens pour les Droits de l'Homme - CCDH

Association loi 1901, la CCDH se donne pour objectif de faire respecter les droits de l'homme dans le domaine de la psychiatrie et de la santé mentale conformément à la Déclaration qu'elle a rédigée et qui explicite ces droits. CCDH recueille ainsi des témoignages mais aussi des statistiques et des rapports sur les abus psychiatriques, tels que les internements abusifs, les traitements brutaux et destructifs (électrochocs, neuroleptiques...) ou les diagnostics frauduleux qui font sombrer des millions d'individus dans la spirale destructive de la psychiatrie. Les données sont ensuite utilisées afin de susciter une prise de conscience de la part des autorités et du public en général. Ainsi, des réformes ou de nouvelles lois peuvent être mises en place.